Louis XIV et sa table bien garnie

Louis XIV était non seulement un roi de France, mais aussi le roi des goinfres. Propres aux noblesses d’alors, les repas constituaient un temps fort de la journée, une distraction entre toutes les cérémonies de l’étiquette prévues au fil des événements et des heures. La choucroute en boîte n’existait pas et même si ce fut le cas, on aurait laissé cela au petit peuple. Le roi avait l’habitude de manger seul, dans sa chambre. A la sortie de lit, il ne prenait qu’un bouillon. mais le premier repas était programmé à 10 heures.

Les cuisines de Versailles n’étaient certainement pas un réduit dans un coin du palais. Plus de trois cents personnes étaient exclusivement dédiées à la préparation des repas du roi, c’est dire que l’on y préparait pas juste un poulet avec des frites.

Le menu du dîner pour une personne, c’est à dire lui, se composait ainsi…

Potages

2 chapons vieux

4 perdrix aux choux

Petits potages

6 pigeonneaux de volière en bisque

Entrées

1 quartier de veau de 28 livres

12 pigeons pour tourte

Petites entrées

6 poulets fricassés

2 perdrix en hachis

Entrées hors-d’eouvre

3 perdrix au jus

6 tourtes à la braise

2 dindons grillés

3 poulets gras aux truffes

Rôt

2 chapons gras

9 poulets

9 pigeons

2 jeunes poulets

6 perdrix

4 tourtes

Desserts

2 bassines de fruits crus

2 bassines de confitures sèches

2 bassines de confitures liquides

 Pas mal pour un seul homme non?

N’importe quel quidam ordinaire serait parti de suite pour une cure de repos. Lui, non. Se sentant l’appétit vite revenir, le souper prenait les mêmes allures…

2 chapons vieux

12 pigeons de volière

1 perdrix au parmesan

4 pigeons

6 poulets

8 livres de veau

3 poulets gras

1 faisan

3 perdrix

2 poulardes

4 jeunes poulets

9 autres poulets

8 autres pigeons

4 tourtes

Parfois se sentant encore la dent, dents qu’il n’avait plus que sous forme de chicots, il réclamait des suppléments sous forme de quelques bécasses, sarcelles et autres bestioles. Ou encore saucisses, boudin blanc pâtés aux truffes en guise d’amuse-gueule. La boisson habituelle était le champagne.

Selon les témoignages qui nous sont parvenus, le roi ne finissait pas tout. Mais cela ne sous entend pas qu’il prenait deux bouchées de chaque plat et passait au suivant. Pas du tout. Pendant la période du carême, il pratiquait une certaine abstinence, un peu régime, un peu piété. Il remplaçait la viande par les poissons et crustacés, dans des quantités à peine moindre.

Sa journée terminée, il allait se coucher, mais de peur de ne pas passer la nuit suite à un crise de fringale, trois pains, une bouteille d’eau et deux de vin se trouvaient à proximité.

Allez bon appétit!

Laisser un commentaire